Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Pour défendre une « laïcité menacée », Gabriel Attal propose des « cellules d’appui pédagogique » pour accompagner les enseignants

Gabriel Attal continue d’afficher sa fermeté en matière de laïcité, à la veille des vingt ans de la loi du 15 mars 2004, qui a interdit le port de signes et de tenues ostensiblement religieux dans les établissements scolaires, et marqué une étape sur l’encadrement du principe de laïcité à l’école. Le premier ministre a ainsi annoncé, mercredi 13 mars, dans un entretien à l’AFP, la mise en place de « cellules d’appui pédagogique, joignables directement par les professeurs qui appréhendent une séquence d’enseignement, font face à des résistances, voire des contestations ».
Outre un soutien pédagogique « avec des professeurs référents », qui donneront des conseils pour aborder certaines parties du programme, ces cellules pourront proposer d’accompagner l’enseignant directement dans sa classe, soit par la présence d’un personnel non enseignant, soit d’un personnel formé. « Accepter qu’un enseignant ait peur d’enseigner, c’est une défaite pour la République », clame ainsi le premier ministre, et ancien ministre de l’éducation nationale, pour qui « la laïcité est menacée (…) probablement aujourd’hui plus que jamais ».
Le nombre d’atteintes à la laïcité recensé par le ministère de l’éducation nationale a drastiquement baissé sur le volet du port de signes et de tenues religieux, depuis l’interdiction de l’abaya et du qamis par Gabriel Attal, fin août. Il est passé de 81 % des faits recensés à 14 % entre septembre et novembre 2023. Mais « le nombre de signalements pour contestation d’enseignement augmente », affirme le premier ministre, qui y voit le signe qu’une « parole se libère ».
Gabriel Attal poursuit l’action des gouvernements précédents. Depuis près de dix ans, les dispositifs dévolus à la laïcité à l’école ne cessent de se renforcer. Après les attentats de 2015, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’éducation nationale, commence à structurer des cellules laïcité avec des référents dans chaque département. A partir de 2018, Jean-Michel Blanquer consacre leur montée en puissance, étoffe leur nombre et leurs missions, et les renomme les équipes « valeurs de la République ». Elles incarnent alors la stratégie de recensement des atteintes à la laïcité pour « ne plus mettre la poussière sous le tapis ». L’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste vient appuyer de manière dramatique cette volonté politique, tout comme, trois ans plus tard, celui de Dominique Bernard. Il n’est plus possible pour les gouvernements successifs de se montrer inactifs.
Il vous reste 17.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish